L’obsolescence programmée
Un fléau environnemental
– Par : Jean Rheaume, directeur chez Info-Recup Inc.
Le 21è siècle : il n’y a pas si longtemps nous croyions qu’il allait y avoir des voitures volantes, des robots s’occupant de nos corvées ménagères, que nous aurions guéri la plupart des maladies, etc. Les avancées technologiques fulgurantes sur le plan de l’informatique nous laissaient également croire que nous pourrions converser avec nos appareils électroniques.
Que s’est-il passé? Pourquoi ne sommes-nous pas rendu là?
La réponse : l’obsolescence programmée. De quoi s’agit-il? Il n’y a pas de réponse simple à cette question. Cependant, pour les fins de cet article, il s’agira pour moi de vulgariser cette réponse comme suit : c’est l’obsession des multinationales à toujours vouloir préférer un maximum de profitabilité aux avancements technologiques eux-mêmes.
D’accord, risquez-vous de me dire, une compagnie se doit d’être profitable. En effet, vous répondrai-je, mais à quel prix? Notre futur, voilà le prix que nous payons pour cet excès de profitabilité. Au lieu de nous attaquer à un développement de produits durables, nous produisons des appareils qui sont voués à être remplacés avant leur fin de vie. Pour une compagnie, c’est le paradis que de forcer les consommateurs à acheter le même produit à plusieurs reprises au lieu de concevoir des appareils que ces consommateurs pourraient conserver durant de longues périodes.
Ce paradis de profitabilité a un coût, et c’est l’environnement qui l’absorbe. On estime que seulement 25% des appareils électroniques et informatiques sont présentement recyclés. Ce qui veut dire que 75% de ces articles se retrouvent dans des sites d’enfouissement de déchets. Ces « déchets » sont malheureusement recyclables et souvent même réutilisables. Les DEEE (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques) contiennent habituellement des éléments toxiques ou dangereux tel que l’aluminium, le cuivre, le plomb, le zinc, le platine, l’argent, et des polluants persistants comme l’arsenic, le mercure, le cadmium, le lithium…
Heureusement, une solution partielle s’offre à nous, le recyclage. Un habitant moyen d’un pays développé produit en moyenne 14kg de DEEE par an. Selon les données actuelles, seulement 3,5kg de cette quantité est effectivement recyclée. Si nous faisions tous un effort et forcions les grandes multinationales à mieux gérer leur recyclage, nous pourrions augmenter de façon considérable la quantité de ces DEEE recyclés à tous les ans. N’hésitez pas à contacter un centre de recyclage de votre région afin d’avoir de plus amples renseignements.
Malheureusement, cette solution n’est pas suffisante et ne règle qu’en partie le véritable problème. Nous nous devons de forcer nos élus gouvernementaux à appliquer des législations régissant l’obsolescence programmée afin de maximiser grandement la durée de vie de nos appareils électroniques et informatiques. De cette manière, nous serions en mesure de réduire la quantité de DEEE que nous produisons tous à chaque année.